Médecine mixte

Le monde contemporain est confronté de nos jours d´une part à l´émergence et à la réémergence de certaines pathologies et d´autre part aux effets indésirables des médicaments de synthèse et à la résistance des germes face aux antibiotiques classiques entrainant une crise de confiance entre médecin, pharmacien et patient. De plus en plus, des centres hospitaliers s´ouvrent aux thérapies dites traditionnelles et alternatives dans la gestion des maladies chroniques et la médecine dit traditionnelle fait objet d’un intérêt de plus en plus croissant dans le monde et même dans les pays développés. L’OMS estime actuellement que 80 % des populations africaines utilisent la médecine traditionnelle comme source principale de soins de santé, voire source unique dans certaines contrées. Ainsi, l’OMS lutte pour l’intégration de la médecine dite traditionnelle dans les différents systèmes de santé de ses Etats membres.

Depuis plusieurs décennies, les pays ont mis en place des Programmes Nationaux de Développement Sanitaire. Malheureusement, la situation sanitaire sur le continent africain et comme dans les autres pays du Sud se traduit aujourd´hui par  l’émergence des maladies non transmissibles telles que des maladies cardio-vasculaires,  du diabète, de la drépanocytose, des maladies mentales, de malnutrition etc.  Les maladies infectieuses sévissent toujours sur le continent, sans oublier la récente épidémie d´ Ebola qu´a connue l´Afrique de l´Ouest.

Le contraste est que l´Afrique dispose d´énormes ressources médicales et thérapeutiques inexploitées á causes de manques  de considérations accordées aux détenteurs traditionnels et surtout de l´insuffisance de moyens mis à la disposition des chercheurs pour explorer l´efficacité et l´innocuité des savoir-faire enfouis dans toutes les cultures africaines. S´il est vrai que de nombreux trésors sont abandonnés en Egypte et ensevelis sous les sables égyptiens, et que  les archéologues modernes privilégient seulement la richesse intellectuelle de leur découverte à leur valeur marchande, il demeure aussi vrai que dans leur fuite vers le sud, les  anciens égyptiens  ont emporté l´art thérapeutique et les secrets médicaux collectés depuis plusieurs millénaires et qu´ils ont réussi à transmettre à leurs descendants.

Les découvertes archéologiques ont permis d´apercevoir au fil de temps, que les hébreux, les grecs, les romains et les chrétiens ont hérité des connaissances scientifiques, médicales,  artistiques, religieuses des anciens Egyptiens. De même, certains remèdes empiriques utilisés par les médecins égyptiens sont retrouvés comme bases de traitements de la Médecine moderne. La plupart de ces connaissances médicales traditionnelles existent de nos jours et constituent une valeur identitaire du peuple détenteur ; donc demeurent jalousement protégées par les médecins traditionnels. Les seuls critères d´accès aux savoirs thérapeutiques traditionnels sont l´amour de toute créature, l´honnêteté, l´humilité et la discrétion. L´illusion est de croire que les brutalités et /les ruses coloniales et néocoloniales ainsi que le  forcing capitaliste pourraient permettre d´arracher des vraies connaissances médicales d´un détenteur traditionnel.

Cependant, la plupart des praticiens du secteur traditionnel posent mal leur diagnostic faute de connaissance en sciences fondamentales,. De même, les médecins scolaires officiels  négligent dans leurs diagnostics certains paramètres jugés importants dans les médecines dites traditionnelles, complémentaires ou alternatives tels que : les paramètres psychiques, socioculturels, religieux et surtout certaines habitudes alimentaires. On sait par ailleurs que l’utilisation à long terme des médicaments de synthèse n’est pas sans effets secondaires graves. Tout ceci constitue des limites pour la médecine scolaire occidentale.

Les phénomènes socio-sanitaires en apparence négatifs, sont en train de préparer l’humanité à une ouverture de conscience, de la façon la plus inattendue. Partout, on parle de médecines nouvelles, de médecines alternatives, de médecines complémentaires, de médecines totales ou holistiques et de médecines douces. L’ouverture de conscience d’un nombre toujours plus grand de personnes qui pressentent mieux ce qu’est la santé ou l’état de santé, ou son absence, la maladie entraine  de nombreux questionnement sur  la diversité des médecines: –Y aurait-il donc plusieurs médecines, ou plusieurs formulations de la médecine – une médecine dite classique qui serait la bonne, et d’autres médecines dites parallèles qui seraient assimilées à des semblants de médecine ? – La coalition  de  diverses médecines ne rendra-t-il pas la médecine plus universelle et plus efficace plus sure et plus accessible ?

Aujourd’hui, la quête de la santé n’est pas étrangère à une recherche conjointe de sagesse, de sens, d’harmonie intérieure et extérieure, et finalement de mieux vivre et de bien être physique, psychique et spirituel.

La tache qui incombe le monde scientifique demeure énorme, car la médecine scolaire occidentale promue par l´occident à travers la colonisation en son état actuel, s’accroche encore et toujours à des oripeaux anciens. Elle hésite encore, à bien des égards, à revêtir le manteau nouveau que lui tisse le millénaire qui approche. La science, et avec elle la médecine, doit  reconnaitre à l’homme sa globalité; il faut aborder le vivant, et l’homme en premier, dans la seule perspective concevable, avoir de l’homme une vision holistique. Les diagnostics  et la  thérapeutique découleront de cette vision dite holistique (pour utiliser le terme à la mode) où l’être humain sera enfin considéré comme un tout et non comme un assemblage tridimensionnel de pièces détachées non connectées entre elles alors que, comme l’a si bien dit un chercheur américain, chaque cellule du corps humain a une conscience holographique de l’ensemble du corps humain.

Il est évident que toute médecine qui se soustrait de la rigueur scientifique peut porter atteinte à la vie et ainsi freiner son intégration officielle dans les systèmes nationaux et internationaux de soins. De même toute médecine même dite conventionnelle et officielle qui s’enferme sur elle-même ne serait pas non plus efficace. Il y a dès lors, nécessité de concilier les différentes médecines de ce monde qui se montre de plus en plus connecté comme un village planétaire.

Heureusement les récents progrès technologiques entraînent de nouvelles  compréhensions des phénomènes naturels, biologiques et physiques, poussant l´homme moderne à la restructuration de sa pensée et au développement de nouveau paradigme. Ainsi nous assistons aux bouleversements scientifiques et aux progrès technologiques qui  imposent une refondation des sciences et pratiques médicales et une révision des protocoles de  recherche préclinique et clinique et de pharmacovigilance.

Néanmoins, la santé se présente comme un bien public mondial. Le caractère planétaire des menaces sanitaires de même que les bénéfices partagés d’un accès universel à des soins de qualité sont actuellement renforcé par l’accélération de la mondialisation. Ainsi la santé nécessite une mobilisation globale et coordonnée de l’ensemble des acteurs de divers disciplines en l´occurrence les chercheurs universitaires, les médecins, les thérapeutes traditionnels, les politiques, et tant d´autres des secteurs agricole, environnemental, industriel, socioculturel…

L´installation du Centre Omnithérapeutique Africain (COA), un cadre capable de promouvoir la collaboration et les communications, d´harmoniser l’ensemble des priorités stratégiques et des priorités nationales régionales, de favoriser l’excellence en matière de recherche et formation en se basant sur les ressources locales disponibles

Ainsi, dans la poursuite de sa vision d´interdisciplinarité, et dans l´optique de créer une synergie pour la pratique médicale et la recherche en santé en Afrique et en particulier au TOGO, le COA a pris  l’initiative de mobiliser les chercheurs universitaires d´Europe  et d’Afrique ainsi que des praticiens de diverses médecines dites conventionnelles et non conventionnelles à un atelier dénommé Action Internationale de Coopération Thérapeutique

Cette Action Internationale de Coopération Thérapeutique du 22 au 26 Aout 2011 a permis d’approfondir les réflexions sur les enjeux sanitaires et écologiques et sur la conciliation de toutes les médecines du monde. A travers  cette action est née un programme de conciliation et de complémentarité entre les différents systèmes de soins donnant une ouverture la Médecine Omnithérapeutique ou la Médecine Mixte.

La Médecine Mixte ou Médecine Omnithérapeutique est la conciliation harmonieuse de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les théories, expériences de diverses cultures, qu’elles soient traditionnelles ou modernes, explicables ou non-explicables, et qui sont utilisées dans la préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic, le traitement ou guérison de maladies physiques et mentales. En d´autres termes c´est la coalition des sciences et pratiques médicales anciennes et des sciences et pratiques nouvellement appliquées répondant aux critères d´innocuité, d´efficacité et d´accessibilités géographique et économique.

L´expression « Mixte » émane de:

  • Conciliation des Connaissances et Pratiques médicales Traditionnelles et Modernes (Thérapies et techniques anciennes et nouvelles)
  • Coalition entre Connaissances Explicables et Non-explicables (Utilisation des Médicament issu de la pharmacologie classique et de l´empirisme traditionnel confirmé par la Pharmacologie Reverse)
  • Interdépendance entre Soma et Psyché  (La vision holistique de l´homme sans séparation du corps physique et du corps psychique.)
  • Exploitation de Physique classique et Physique quantique
  • Usage du Médicament unimoléculaire (isolé) et pluri-moléculaire (Totum et extraits de plante brute) l´exploitation des bienfaits de la nature brute (le Totum et l´interaction pluri-moléculaire retrouvée chez les plantes médicinales, les connaissances et techniques issues de la recherche et de la chimie de synthèse (actions unimoléculaires).
  • Utilisation des Techniques Traditionnelles et Modernes de diagnostic
  • Utilisation des Substances Naturelles et de Synthèses
  • Pharmacologies Classique et Reverse
  • Exploitation des Sciences Exactes et des Sciences Humaines

La Médecine Mixte  est une adaptation de la Médecine Traditionnelle aux réalités des pays en développement et aux défis sanitaires, économiques et écologiques planétaires du troisième millénaire.

Sans se limiter à des groupes de maladies relevant d’un organe, d’un âge, d’un sexe, d´une profession ou d´une localisation particulière,  la Médecine Mixte prend en charge le suivi durable du bien-être et des soins médicaux d’une communauté  en connectant  Environnement -Mode de vie- Médecine.

CARACTERISTIQUES

  • La Médecine Mixte a son contenu spécifique de formation, de recherche, de pratique clinique, et ses propres fondements scientifiques et culturels. C’est une pratique clinique orientée vers l´universalité et l´unicité de la médecine.
  • Elle est une expression d´esprit d´ouverture et de curiosité vis-à-vis de toutes les pratiques médicales dans l´intérêt des patients, donc s´oppose à l´égocentrisme.
  • Elle est le système de soins, offrant un choix thérapeutique au patient tout en permettant un accès ouvert et non limité aux usagers,
  • Elle développe une approche multidimensionnelle de l´homme centré sur l´individualité, la famille, la communauté, l´environnement, le mode de vie et l´économie.
  • Elle utilise de façon efficiente les ressources de l´interdisciplinarité entre les praticiens de diverses médecines et les chercheurs universitaires.
  • Elle utilise un langage d´interdisciplinarité entre tous les acteurs.
  • Elle utilise un mode de consultation spécifique qui construit dans la durée une relation médecin-patient et famille du patient basée sur la communication et la confiance.
  • Elle a la responsabilité d’assurer des soins continus ou sporadiques, selon les besoins du patient.
  • Elle gère simultanément les problèmes de santé aigus et chroniques de chaque patient.
  • Elle intervient à un stade précoce et indifférencié du développement des maladies.
  • Elle favorise la promotion et l’éducation pour la santé et l´écologie
  • Elle a une responsabilité spécifique de santé dans la communauté surtout celle du monde rural.
  • Elle est une médecine des pauvres et des riches.
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