En Afrique, aucun enseignement universitaire sur les médecines traditionnelles n’est disponible et aucun cadre de collaboration effective entre la médecine conventionnelle et la médecine traditionnelle n´existe, malgré que plus de 80% de la population font recours à la médecine traditionnelle.
La non-structuration et la non intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes nationaux de soins, ajoutées à l´incapacité de certains acteurs de santé, principalement ceux du secteur traditionnel, à poser un diagnostic précis par défaut de connaissances en (Anatomie, Physiopathologie, Microbiologie …) met en danger la vie des patients.
L’absence d’une structure appropriée de l’amélioration et du contrôle de qualité des produits issus de la médecine traditionnelle a donné libre cours à toutes les formes de comportements inappropriés et à la circulation incontrôlée de produits traditionnels souffrant de problèmes de conservation, d’hygiène, de standardisation, d’accessibilité et de gaspillage de matières végétales.
La négligence de certains paramètres psychiques socioculturels, habitudes alimentaires et religieuses par les médecins conventionnels, et surtout l´usage à long terme des médicaments issus de synthèse rendent nocive la médecine conventionnelle. Tout ceci constitue les limites de la médecine conventionnelle.
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un processus évolutionniste normal mais le traitement des bactéries résistantes ou multi-résistantes demande le développement de nouveaux médicaments que la médecine traditionnelle peut pourvoir.
L´inexistence des formations conjointes à l’endroit des praticiens des deux systèmes de soins afin que chacun puisse accéder aux langages appropriés, aux différentes terminologies, et à se familiariser au système de référence constitue un frein à tout dialogue de collaboration entre les deux systèmes de soins.
La non intégration des messagers (praticiens de la médecine traditionnelle) les mieux écoutés par la population, dans les programmes d´éducation à la santé et à l´écologie est un handicap pour le développement sanitaire et environnemental durable
Aucun développement durable d´un pays n´est possible si on ne se base pas sur la vision et la mentalité en d´autres termes sur la culture et la spiritualité des peuples qui l´habitent.
La conciliation harmonieuse entre la Médecine traditionnelle et la Médecine Conventionnelle rend la médecine plus universelle et plus forte par là, le système sanitaire plus renforcé
La mise en place d’un cadre neutre d’interdisciplinarité où les praticiens des médecines traditionnelle et conventionnelle se rencontrent, collaborent et échangent les expériences ; où un enseignement supérieur permet de former des cadres à la pratique des deux systèmes de soin et ainsi faciliter leur intégration dans les centres hospitaliers publics ou autres systèmes de soins nationaux. La finalité étant de réduire les conflits entre les praticiens des deux systèmes.
On sait par ailleurs que le ratio Médecin conventionnel / Habitant au Togo est largement en dessous des celui fixé par les pays africains et la plupart des médecins classiques vivent dans les grandes abandonnant le monde rural à leur sort.
L’Afrique dispose d’importantes ressources naturelles (plantes, animaux) et d´une large potentialité thérapeutique à forte potentialité thérapeutique.
L’intérêt grandissant des patients pour les thérapies naturelles
L´Adhésion du Togo aux conventions, initiatives, recommandations et programmes internationaux concernant la valorisation des ressources de la médecine traditionnelle a été l’une des raisons fondamentales de la création du COA. Ces conventions sont :
- La Déclaration d’Alma Ata de 1978 sur la stratégie des Soins de Santé Primaires, qui reconnaît la Médecine Traditionnelle et les Thérapeutes Traditionnels comme étant des partenaires importants pour atteindre l’objectif de la Santé pour Tous ;
- L’Agenda 2020 relative à la politique de Santé pour Tous au 21ème siècle dans la Région Africaine ;
- Les différentes initiatives de l’OUA sur la valorisation de la médecine et de la Pharmacopée Traditionnelles Africaines ;
- La proclamation par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la période 2001-2010 comme Décennie de la Médecine Traditionnelle Africaine ;
- La mise en œuvre de la Stratégie Régionale de l’OMS-Afrique pour la promotion du rôle de la Médecine Traditionnelle dans le Système de Santé (Harare 2001) ;
- Le plan d’action de la coopération entre la Chine et les pays africains sur le Développement de la Médecine Traditionnelle adopté le 20 Octobre 2002 à Beijing ;
- L’initiative pour la protection et la valorisation des inventions africaines en matière de médicaments adoptée en Septembre 2002 à Libreville par les états membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) ;
- La proclamation de la journée du 31 août par l’UA et l’OMS comme Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle (JAMT) ;
- Les différents programmes de stratégie de développement de la médecine traditionnelle élaborés par l’OMS ;
- La loi 2009/007- du 15 mai 2009 portant Code de la Santé Publique de la République Togolaise (en son Article 253 et 259) autorisant la collaboration entre les chercheurs universitaires, les praticiens de la médecine traditionnelle et de la médecine conventionnelle,
Vu tous ces efforts du gouvernement togolais et des Organismes internationaux notamment OMS et OOAS pour l´intégration des médecines traditionnelles dans le système sanitaire africain et dans l’établissement d’une collaboration entre les praticiens conventionnels et traditionnels, se fondant sur les compétences des différents acteurs, leur sens de collaboration, la confiance et le respect mutuels, les fondateurs du COA ont jugé bon de mettre en place une Université privée où l’interdisciplinarité entre chercheurs universitaires, médecins, tradithérapeutes, pharmaciens, agronomes, écologistes, juristes, religieux et autres acteurs de la santé, est vivement encouragé. La volonté des Fondateurs et Collaborateurs du COA est de pallier aux insuffisances de collaboration entre les acteurs de la santé au Togo et en Afrique et de coordonner harmonieusement les actions de protection du secteur de la santé et de l’environnement.